1. Castelbon, Castelbou
  2. Castelbonne, Castelboune
  3. de Castelbon, de Castelbou, de Castellbò
  4. Castelbau, Castelbeau, Castelbost, Castilbou, Castlebon
  5. Castelbouc, de Castelbouc
  6. Variantes non étudiées

Castelbon, Castelbou

Les noms Castelbou et Castelbon sont les deux graphies actuelles d’un seul et même nom de famille occitan, orthographié Castelbo entre le XIIe et le XVIIe siècles, comme on peut le voir sur les extraits suivants.
Testament de Pierre Raymond de Castelbon en 1141
Testament de Pierre Raymond de Castelbon en 1141
Contrat de mariage d'Antoine Castelbou en 1522
Contrat de mariage d’Antoine Castelbou en 1522
Contrat de mariage d'Arnaud Castelbon en 1548
Contrat de mariage d’Arnaud Castelbon en 1548
Contrat de mariage de Jacques Castelbou en 1608
Contrat de mariage de Jacques Castelbou en 1608
Les deux orthographes distinctes que l’on rencontre de nos jours, Castelbon et Castelbou, se sont fixées tardivement, au cours du XIXe siècle, puis définitivement avec la création des livrets de famille en 1877.
En occitan, la syllabe finale qui se prononce -ou s’écrit -on[1]. Castelbon correspond ainsi à la forme écrite et Castelbou à la forme phonétique. Cela semble expliquer pourquoi on trouve des Castelbon essentiellement dans les villes, là où le degré d’instruction du curé ou de l’officier d’état civil était plus élevé, et pourquoi à l’inverse on ne trouve quasiment que des Castelbou dans les campagnes.
Même dans des périodes proches de nous il n’est pas rare de trouver le nom orthographié tantôt Castelbou, tantôt Castelbon au sein d’une même fratrie, voire pour une même personne, et parfois dans le même acte.

Castelbonne, Castelboune

En occitan les noms de famille s’accordent en nombre (ils prennent la marque du pluriel) et en genre (ils prennent la marque du féminin). Ainsi, jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, on trouve régulièrement dans les registres paroissiaux des Castelbonne et des Castelboune. Il s’agit bien d’une règle de grammaire et non pas de patronymes distincts.

On trouve un exemple très révélateur de ces variations dans les plus anciens registres paroissiaux conservés sur la commune des Rives, à la frontière entre l’Hérault et l’Aveyron. François Castelbou et Suzanne Lagarde ont deux filles nées à quelques années d’intervalle et prénommées toutes les deux Catherine.
La première, en 1667, est dénommée Castelboune sur son acte de baptême, et son parrain (peut-être son oncle ou son grand-père) est cité sous le nom Castelbon.

Acte de baptême de Catherine Castelboune

Le nom de la seconde, baptisée en 1675, est orthographié Castelbonne et son parrain, le même Blaise, est cette fois nommé Castelbou.

Acte de baptême de Catherine Castelbonne

En seulement deux actes concernant de la famille très proche on trouve quatre orthographes différentes.

de Castelbon, de Castelbou, de Castellbò

Le seul de titre de noblesse avéré est celui des vicomtes de Castelbon qui avaient comme fief le village catalan de Castellbò et la vallée du même nom, entre le XIIe et le XIVe siècle. Dans ce cas de figure Castelbon est une francisation du catalan Castellbò qui désigne la vallée d’origine de la famille[2].

On trouve différents de Castelbou et de Castelbon dans l’état civil sans pour autant qu’il ne s’agisse d’un titre de noblesse. C’est plutôt une manière de marquer la filiation, comme sur l’acte de baptême d’Anne, née en 1690 à Larnagol, dans le Lot, que nous croyons devoir comprendre comme « Anne (fille) de (Barthélémy) Castelbou ».

Acte de baptême de Anne de Castelbou

Parfois cette particularité se transmet de génération en génération jusqu’à désigner une branche tout entière comme les Nicoulau de Castelbon que l’on trouve à Puylaurens et Teyssode, dans le Tarn, et qui descendent de Jean Nicolau et de Marie Castelbon.

Castelbau, Castelbeau, Castelbeaux, Castilbou, Castlebon

Dans la totalité des cas il s’agit d’erreurs de transcription.

Plusieurs actes de décès à Angers, La Rochelle ou Lyon contiennent un nom orthographié Castelbeau ou Castelbeaux. De la même manière Henri Castelbau est recensé dans la base des Morts pour la France, ou encore Élise Castilbou en Algérie Française. Tous sans exception sont en réalité nommés Castelbou dans leurs actes de naissance ou de mariage respectifs.

La forme Castlebon semble quant à elle être très récente et n’exister qu’aux États-Unis. Ce sont à l’origine des Castelbon qui ont anglicisé l’orthographe de leur nom.

Castelbouc, de Castelbouc

Dans l’état civil récent, la forme Castelbouc semble absente et découle uniquement d’erreurs de transcription, comme c’est le cas des deux personnes listées dans l’Aveyron en 1808.
Auparavant, il y a bien eu des seigneurs de Castelbouc entre le XIe et le XVIe siècle, dont certains commandeurs de l’ordre des Templiers.
Des recherches sont menées pour établir les liens qui auraient pu exister entre cette famille et les Castelbou et Castelbon.

Variantes non étudiées

On trouve dans les Pyrénées les patronymes Castetbou, Castetbon et les formes béarnaises correspondantes Casteigbou, Casteigbon. Aucun indice, ni historique ni généalogique, ne laisse à penser qu’il existe un lien avec les patronymes qui sont notre objet d’étude, aussi nous les écartons de nos recherches.

De la même manière nous avons choisi de ne pas étudier le nom italien Castelbuono, pourtant formé sur une racine identique ‘château + bon’ mais qui ne semble pas non plus partager de lien ni historique ni généalogique.

Les noms de famille Cazalbou, Cazelbou et Cazelbon, de sonorité très proche ont en réalité une étymologie différente : ils ne sont pas formés à partir du mot castel signifiant château mais à partir du mot casal, du latin casalis, casale[3] qui désigne généralement une ferme. Pour cette raison, ces noms ne sont pas non plus étudiés ici.

Enfin, ne sont pas non plus étudiés ici les autres noms de famille basés sur la racine castel, même s’ils ont une sonorité similaire, comme Castelnau ou Castelbert, ni les patronymes qui sont des anagrammes parfaits comme Bouscatel qui est un diminutif de Bouscat et signifie le petit bois en occitan.


[1] Wikipedia, Prononciation de l’occitan.
[2] J. Miret y Sans, « Investigación histórica sobre el vizcondado de Castellbó », Barcelone, 1900, p. 33.
[3] F. Gaffiot,« Dictionnaire latin français » éd. Hachette, Paris, 1934, p. 270.

Mis à jour le 22/08/2019.